Sobriété énergétique : Retour sur l’Interview du 14 juillet de Macron

Nous avons suivi avec attention l’interview du 14 juillet du président de la république qui a longuement insisté sur les questions énergétiques. Nous souhaitons faire un petit bilan de ce qui a été dit.

itw 14 juillet

Premièrement, nous nous réjouissons que le président Macron ait découvert l’explosion du prix des énergies et qu’il nous invite à réduire ces dépenses. Mais, l’interview nous confirme les idées floues et non contraignante du Président qui n’auront aucun impact sur le prix des énergies :

La première demande de sobriété sera faite aux administrations publiques afin que l’état devienne « exemplaire« . Dans le privé, Les grands groupes, sont invités à « faire des efforts » mais seulement « quand ils le peuvent« .  Lorsqu’on cherche un élément concret, le président illustre son propos en disant qu’il faudrait « réduire les éclairages quand ils sont inutiles« . (wow !)

Mieux, lorsque la journaliste a posé une question concrète sur la réduction de la vitesse maximum sur les autoroutes, le président, expert en langue de bois, a esquivé la question en répondant à autre chose.

Le président s’est ensuite plaint de la lenteur de la construction d’énergies renouvelables qui mettent jusqu’à 10 ans pour voir le jour dans le cas des éoliennes-offshore.

Nous rappelons ici qu’Emmanuel Macron étant ministre de l’Économie il y a 8 ans et qu’il n’a lancé aucun plan sérieux de construction d’éolienne. Même son de cloche sur la nécessité de « planifier » la question énergétique,

En septembre 2020, Macron a mis en place un Haut Commissariat à la planification avec Monsieur Bayrou à sa tête. Rien a été planifié. Sans doute avait-il eu trop de travail pour s’occuper de cette question qu’est l’énergie.

Plus loin dans l’interview, le président justifie l’existence de 2 centrales à charbon pour pallier les retards de l’EPR de Flamanville et la centrale à gaz de Landivisiau … Il nous assure que cela doit durer seulement « quelques mois« … Au vu de l’explosion de la demande énergétique actuelle. Qui peut encore le croire ?

Sur le « bouclier énergétique » qui permet de réduire le prix du gaz et de l’électricité. Il doit durer jusqu’au 1er janvier 2023, par la suite un texte sera voté à l’assemblée pour savoir ce qui se passe. Mais le retour sur le marché « libre et non faussé » de ces énergies semble être une évidence. Macron parle « mécanisme de responsabilisation » pour dire que l’État ne pourra pas prendre en charge ces futures hausses de prix.

Quand la journaliste Anne-Claire Coudray tente de proposer une vision plus sociale de cette grille tarifaire en fonction des salaires et des revenus, là encore, le président esquive la question pour ne pas répondre. Enfin, bien que le président ait entendu des gens lui dire que « ce marché soit fou » . Il ne veut pas en sortir comme l’a fait l’Espagne, mais propose une énième « Réforme du marché européen de l’électricité » sans dater sa mise en place, sans même se demander si les autres pays européens seraient d’accord.

En conclusion, Avec des demandes aussi vagues et peu contraignantes, nous sommes persuadés que rien ne changera tant sur le prix des énergies que sur les aspects écologiques.

Pour aider le président, nous préconisons :

  • La socialisation de toutes les énergies, c’est-à-dire la sortie du marché du gaz, de l’électricité et de l’essence
  • De réveiller Monsieur Bayrou Haut commissaire au plan, afin qu’il planifie la transition écologique
  • Une tarification énergétique basée sur la nécessité vitale. (par exemple : l’électricité doit coûter moins cher pour payer le chauffage que pour les panneaux publicitaires).